samedi 2 juillet 2011

Entre ville et campagne, la villégiature à Angers (Maine-et-Loire) au XIXe siècle

     Explorée depuis une vingtaine d’années, la thématique de la villégiature investit, après les lieux satellitaires que sont les stations balnéaires, thermales ou de montagne, des espaces périurbains, entre ville et campagne. Ces zones intermédiaires ont déjà retenu l’attention des chercheurs dans le cas de métropoles où le phénomène a pris une ampleur spectaculaire, en terme de développement spatial et de richesse morphologique (banlieue parisienne ou agglomération lilloise par exemple)[1]. Mais les expressions de la villégiature restent à explorer à l’échelle de villes provinciales de taille moyenne, telles qu’Angers, nourries d’échanges séculaires avec un monde rural largement dominant sur un plan territorial jusque dans les années 1950, avant leur totale urbanisation.
     Ville du Val de Loire entre Nantes et Tours, Angers est située de manière originale à l’écart du fleuve, sur l’un de ses affluents. L’attraction de la Loire, renforcée par l’arrivée du chemin de fer en 1849, génère de nombreuses maisons de villégiature le long de ce fleuve. Mais nous avons préféré interroger un territoire plus resserré au sein des actuelles limites communales, qui correspondent à peu près à celles de la banlieue juridique de la ville d’Ancien Régime. Cette aire géographique réduite (8 à 10 km de diamètre) oblige à examiner au plus près les interactions entre le noyau urbain ancien, ses premières grandes extensions du XIXe siècle et une campagne environnante alors omniprésente.
  Médiévale dans son tissu viaire et parcellaire, Angers connaît une profonde mutation morphologique dès la démolition de son enceinte, à partir de 1807, au profit de boulevards promenades ouverts sur une ville en devenir. Le puissant développement économique du XIXe siècle s’accompagne d’un doublement de la population qui passe de 46 000 à 82 000 habitants entre 1850 et 1900. Cette métamorphose due au dynamisme d’une bourgeoisie d’affaires (industrie ardoisière, textile, horticulture) se traduit, outre un remaniement du centre ancien, par une importante phase d’urbanisation, principalement constituée de quartiers résidentiels pris sur la campagne, en bordure sud-est du centre-ville.
   Dans la fourchette chronologique proposée, le qualificatif « périurbain », apparu plus tardivement pour décrire les extensions urbaines des Trente Glorieuses, peut paraître anachronique ; le mot « suburbain » serait plus adapté puisque utilisé au XIXe siècle par les contemporains pour décrire un même principe d’expansion de la ville au détriment de la campagne. C’est bien cette réalité qu’exprime César Daly en 1864 : « l’architecture privée suburbaine est née de l’esprit citadin transporté extra-muros et se propageant graduellement des environs des villes, le long des voies de communication perfectionnées, jusque dans les campagnes… . Des divisions territoriales qui ne conviendraient pas dans d’autres disciplines, géographie ou sociologie, où les découpages temporels et spatiaux sont bien éloignés de ceux des historiens de l’architecture.
   Dans le cas d’Angers au XIXe siècle, les termes « périurbain » et « suburbain » sont pourtant tous deux à retenir sur un plan étymologique pour qualifier, au-delà d’un centre urbanisé clairement identifié, une vaste couronne périphérique à caractère rural (les 4/5 de la commune), séparée du cœur urbain par des espaces en cours de lotissement inscrits entre et au-delà des vieux faubourgs (de suburbium, « proche du centre »). Cette distinction spatiale, pour arbitraire qu’elle puisse paraître, permet d’analyser les glissements typo- morphologiques qui s’opèrent entre demeures campagnardes et habitations résidentielles des zones tampons de bord de ville.

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